Just My 2 Cents !

Blog de Guewen Loussouarn. Un peu de marketing, un soupçon de web, et le reste...

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Social marketing

Où le quidam devient levier marketing

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01oct.

Quel modèle économique pour Deezer ?

Il y a des sites complètement énormes, avec un trafic et une captivité du visiteur incroyable mais pour lesquels le modèle économique me paraît incroyablement compliqué.

Deezer en fait partie, à y réfléchir je n'en vois pas non plus des dizaines, c'est même celui qui à mon sens a la problématique la plus complexe.

Deezer, ça ne se regarde pas, ça s'écoute. Ca génère de la VU, de la PAP et de la captivité mais une fois la playlist lancée, ça reste en tâche de fond et basta.

Et pourtant il y a des frais qui sont quand mêmes conséquents :
  • Hébergement des MP3s (on est pas au niveau des Youtube ou Dailymotion, mais ça fait de la bande passante et de l'espace disque tout de même).
  • Paiement SACEM et autres joyeusetés relatives aux droits d'auteurs.

Quelles solutions pour rentabiliser tout ça ?

L'audience n'est pas facile à qualifier, ce n'est pas parce j'écoute du rock que je suis un homme, une femme, que j'ai intérêt particulier pour un produit ou un service ou mieux, un sacro saint CSP+.
Là dessus, il y a l'aspect communautaire, en créant son profil on se qualifie un peu, mais ce n'est pas non plus monstrueux.
Il faudrait croiser les données avec une base comportementale pour dégager des tendances et surtout surpondérer les premières pages vues voire les premières secondes de présence (accueil / résultats de recherches / chargement de radio ou playlist).
La base d'inscrits actuelle n'est pas monétisable de manière pertinente car pas qualifiée sur des critères marketing majeurs (hors géolocalisation).

Autre piste qui je le pense est déjà exploitée : la vente d'études aux labels et maisons de disques.
Rien de mieux que Deezer pour savoir quels sont les styles, artistes, albums ou morceaux à la mode et leur évolution dans le temps, rien de plus utile avant un lancement d'artiste ou mieux (je dirai plutôt pire en fait) pour les directeurs artistiques en pleine réflexion sur comment faire du beurre avec de la soupe (en gros : qu'est ce qui marche donc qu'est ce que je peux produire de toute de pièce).
Deezer a les données par pays, par sexe, par âge et par ville, même pour prévoir une tournée, c'est plus fiable que le bon vieux paramètre des ventes à la Fnac du coin.

Toujours sur cette base d'inscrits, elle constitue un bon baromètre sur l'utilisation de ce genre de supports par les internautes en général.
En faisant un ratio sur le nombre de visiteurs uniques sur le nombre d'inscrits, le nombre de playlists par inscrit, on peut dégager une tendance sur l'adoption des technologies dites "2.0" par les internautes qui peut être assez intéressante (en tout cas moi, ça m'intéresserait).

Enfin, un support qui n'est pas exploité par Deezer, c'est son lecteur exportable, potentiellement disponible sur des centaines de sites mais jamais brandé, ça ça pourrait être un dispositif sympa.

Je me dis ça car souvent sur Deezer, la pub, c'est pas très quali (mais ça va en s'améliorant, soit), c'est souvent de l'affiliation ou du CPC, preuve que le CPM n'est pas roi sur un site qui pourtant génère du trafic et a un public on ne peut plus captif.

27juil.

Y a t'il un modèle économique pour LaBrute.fr ?

Voilà 20 jours qu'un peu partout on voit poindre des URLs du type http://geemic.labrute.fr.
Sur les infos MSN, Skype, les blogs, par mail, sur Facebook... une vague de brutalité envahie le web.

Signe que je suis un vieux con, c'est en voyant un de mes stagiaires jouer que je m'y suis mis (lui rapportant un élève de plus dans son dojo avec ça, bah bravo).
Je me suis pris au jeu, j'ai invité des amis histoire de gagner de l'expérience, j'ai créé d'autres brutes pour essayer d'avoir LA brute, j'attends minuit pour pouvoir lancer une nouvelle vague de combats... je vois des amis que je navais pas invité essayer de me faire rentrer dans leur giron (les fourbes, ils ne m'auront pas !), bref, la sauce prend.

Le concept est simple, un ami vous donne une url, http://geemic.labrute.fr par exemple (sisi, venez grossir mon dojo), vous saisissez le nom de votre brute, son apparence de manière super simple et c'est parti, vous affrontez votre maitre, vous assistez au combat, découvrez les pouvoir de votre brute, vous perdez ou vous gagnez.
En lançant ce combat, vous venez de rentrer dans le jeu, vous avez à votre tour votre URL pour inviter vos amis, vous pouvez créer un mot de passe pour être le seul à amener votre brute au combat, et pouvez directement lancer d'autres combats avec des brutes choisies au hazard par le jeu ou vos amis que vous allez chercher.

Les créateurs du jeu ont poussé le vice plus loin en reprenant le principe de Google War : vous saisissez 2 noms et voyez les deux protagonistes en découdre (un exemple tout bête : IE vs Opera même si le résultat ne me satisfait pas).

Au delà de l'intérêt vidéoludique pur, plusieurs choses m'ont étonné là dedans :
  • Je pense que 95% des inscrits le sont via un maitre.
  • A part du push de leurs autres jeux, Motion Twin ne semble pas vouloir rentabiliser ses PAP.
  • Vous n'avez pas à donner votre email pour jouer.
On a donc un effet buzz de folie, de la PAP à gogo (au moins 10 par connexion : cellule, connexion + 3 combats avec choix de l'adversaire) et pourtant : pas de pub ni d'email.

Ces types sont fous, ou juste géniaux.

Plusieurs choix selon moi :
  1. La pub va arriver (affiliation, média, ou branding).
  2. Une fois que la sauce aura bien pris, ils demanderont l'email des accrocs.
  3. Motion Twin se sert uniquement du site comme d'un showrown et ne capitalisera pas sur le potentiel du site.
Les choix 1 et 2 peuvent s'éxécuter indépendamment l'un de l'autre, ou simultanément, ou l'un après l'autre, le choix 3 serait trop énorme pour que je puisse y croire (j'ai foi en l'acte gratuit, mais faut pas non plus déconner).
Si le choix 1 n'aurait à mon sens pas d'impact sur la popularité du jeu, le deuxième en aurait beaucoup plus.

Que va faire Motion Twin ? Ils ont un paquet d'autres jeux, dont Hordes que je n'ai pas encore pu essayer pleinement, mais qui demande la création de compte avec email et a quelques services payants, pour le coup.
Faut il donc pour eux profiter de l'effet de vague pour rentabiliser au moins les PAPs ou faire du jeu une simple vitrine et un levier d'acquisition sur les autres jeux ?
C'est cornélien, mais à la vue de leur site et de leur blog, les loustics me semblent vraiment maitriser leur sujet et pas forcément enclin au capitalisme éffreiné

Tant mieux à vrai dire, il est minuit passé, il faut que j'aille casser de la brute !

21juil.

Blogs influents, blogs influencés, blogs tout court

Comme l'an passé, Stratégies nous fait la grâce de mettre le web à l'honneur dans son numéro d'été avec comme l'an passé un spécial blogs.

Outre le fait que j'ai désomais plus qu'une URL et un visage sur certains des heureux lauréats, la sélection tournait aussi relativement autour du thème de la fameuse influence de ces fameux blogs, et là dieu merci, ces derniers ont quand même relativement changé de discours.

Du temps où je travaillais à feu Buzz Lemon (fin 2006 quoi), je pense avoir connu le début d'une sombre période ou sursolicités par des annonceurs et des agences en tout genre, les bloggeurs commençaient à se poser les questions suivantes :
"Combien ou qu'est ce que tu me donnes pour que je relaie ton info ?"
"Sauras tu flatter assez mon ego pour que je daigne participer à ton truc ?"
"Est ce que je peux garder mon intégrité en vendant l'âme de mon blog au plus offrant ?"

C'était la fin de l'époque découverte où encore naïfs ou trop dupes, certains pensaient que si on venait vers eux, c'est parce que leurs avis nous intéressaient et intéressaient les marques qui nous payait grassement pour les faires réver à coup d'influential marketing ou autres conneries rangées sous le terme web 2.0.

Rapidement, on a vu certains devenir un peu hautains, pas parce qu'ils avaient compris la supercherie (la plupart avaient bien vu le coup venir), mais parce qu'il fallait vraiment les draguer et les faire mousser pour qu'ils daignent ne serait ce que faire une brêve sur nos campagnes (qui n'étaient pas forcément toutes à la hauteur, je l'admets).
Certains sont donc carrément devenus des chasseurs de primes, et il nous fallait alors quasiment tapiner et jouer les faux culs pour pouvoir diffuser nos infos.

Pour grossir le trait, d'un côté on avait des bloggeurs profteurs (et ils avaient bien raison), de l'autre des agences qui voulaient encore vendre de l'influence à leurs clients.

Il y a donc eu quelques clashs et pas mal d'agences en ont pris pour leur grade (Cf Emery qui continue encore et a bien raison).

Je ne sais pas si nous sommes aujourd'hui arrivé à maturité au niveau de ce que les agences peuvent faire avec les blogs, mais on est quand même revenus à la raison.
Les blogs savent désormais quel peut être leur poids (certains sont d'ailleurs tombés de haut), et les agences ayant un peu de bouteille savent désormais qu'il ne faut pas se fouttre de leurs gueules.

On a donc voulu influencer les influenceurs et celui qui pour le moi résume le mieux la chose est Nicolas Vanbremeersch dans son billet "blog influé", Nicolas qui vient d'ailleurs de fermer son blog parce qu'être catégorisé "influent" ne lui plaisait pas.
Il voulait juste écrire, Nicolas, profiter de cet espace d'expression qui lui était offert et surtout échanger avec autant d'autres amoureux de cette liberté d'expression.
Se voir cité dans Stratégies et fermer son blog le même mois, le tout autour de cette fameuse notion d'influence...

Les blogs forment dans leur ensemble un nouveau média, il a ceci d'intéressant qu'il est intéractif, il a ceci de particulier qu'il est personnel.
On ne peut forcer un bloggeur à écrire ce que l'on veut, et on ne peut s'étonner lorsque ce qu'il écrit se retourne contre soi, c'est le jeu ma pauvre Lucette.

Les autres médias ont ceci de particulier que l'intéraction est relativement maitrisée, le web et les blogs ont détruit les monopôles du message, il est repris, trituré, commenté, diffusé, relayé, critiqué, encensé.

Il n'y a pas d'influenceurs, pas d'influencés, il n'y a que des messages, et sur le web, les gens en font ce qu'ils veulent, ils acceptent de devenir ou souhaitent devenir messagers... ou pas.